
Division du monde en cinq régions
On pourrait découper le monde en 5 parties : l’Amérique, l’Europe incluant la Russie, l’Asie avec la Chine et Taiwan, le Japon et l’Australie, l’Afrique, le Proche et Moyen Orient avec la Turquie, l’Inde les pays Arabes et Israël. Ce découpage du livre « Gouvernance Mondiale en Mutation : Vers une Coopération Multipolaire » est décrit et motivé en analysant chacune des parties. La perspective géopolitique pour le découpage de zones géographiques est souvent basée sur des considérations politiques et économiques, telles que les frontières politiques, les alliances militaires, les intérêts économiques et les différences culturelles. Nous utiliserons également la perspective systémique pour délimiter des zones géographiques en fonction de facteurs tels que les caractéristiques physiques, les écosystèmes, les flux de commerce et de migration, et les réseaux de communication et de transport. L’approche systémique sera utilisée pour mieux comprendre les interconnexions et les interdépendances entre les différentes régions du monde, afin de favoriser une gouvernance mondiale plus efficace et durable.
Albert Einstein disait « Je ne suis pas arrivé à ma compréhension des lois fondamentales de l’univers grâce à mon esprit rationnel. ». Le niveau d’observation de ce découpage du monde est à plusieurs décennies et ne tient pas compte des conflits et événements à courts termes ainsi que des régimes politiques. Nous intégrerons la Russie dans le découpage de l’Europe en expliquant ce choix. Selon les estimations les plus récentes, la population totale de l’Europe, y compris la Russie et l’Ukraine, est d’environ 746 millions de personnes. Cela comprend la population de tous les pays européens, ainsi que celle de la partie européenne de la Russie et de l’Ukraine.
Pourquoi la guerre est-elle aux portes de l’Europe ?
Pendant la guerre froide, la démocratie était perçue comme une arme contre le totalitarisme communiste, représentant un point culminant de l’histoire de l’Occident. Les valeurs démocratiques apportaient de réelles libertés, favorisaient un progrès social extraordinaire et encourageaient d’importantes découvertes scientifiques et techniques. Cependant, l’Occident a commencé à se transformer avec l’intégration des pays développés, amorçant ainsi le processus de mondialisation économique et de globalisation du pouvoir. Deux définitions de l’occident ont été données pour l’adhésion à l’Europe. La première fait appel à l’identité civilisationnelle qui désigne les nations de culture européenne marquées par le monothéisme judéo-chrétien et la pensée gréco-latine. Cette définition peut inclure aussi bien la Russie et la vieille Europe de l’Ouest. La seconde définition, internationaliste et non identitaire, conçoit l’Occident comme l’ensemble des démocraties libérales adeptes du libre-échange, de l’atlantisme et des droits de l’Homme. Selon cette seconde définition, la Russie n’est pas considérée comme Occidentale puisqu’elle continue d’être perçue par nombre de stratèges des pays de l’OTAN et de l’UE, comme un ennemi, ou en tout cas comme extérieur à l’Occident. Mais voilà l‘Occident se transforme en une avant-garde et en un terrain d’essai pour un projet de gouvernance mondiale, perçu comme le stade ultime de l’évolution de l’humanité et de la démocratie libérale. Mais la bataille fait rage entre les deux occidents, celui de l’Occident dit identitaire de Trump, Orban, Méloni et celui de l’atlantisme et du wokisme d’Obama, Biden, Soros, Trudeau de l’Occident globaliste et celui des deux qui l’emportera sur l’autre décidera de l’évolution des deux modèles. Il semble qu’après l’élection de Donald Trump, l’intégration de Elon Musk dans l’équipe de Trump avec l’allégeance de Facebook et Amazon, l’occident mondialiste et anti-identitaire à pris du plomb dans l’aile !
L’Occident est-il condamné ?
Aujourd’hui, nous évoluons dans un monde dominé par une force unique, une idéologie unique et un parti mondialiste unique qui a tendance à écraser les états souverains en faveur d’une gouvernance supranationale. L’Union Européenne est devenue un instrument pour affaiblir les souverainetés nationales et s’inscrit dans les projets élaborés par les organismes mondialistes. Tous ces organismes veulentpréparer de nouvelles élites mondialisées et réduire l’influence de la Russie, qu’ils considèrent comme le plus grand obstacle à l’expansion du modèle globaliste. Cette situation met en évidence une division au sein de l’Europe, opposant sa partie orientale, mise au banc en raison du non-respect de l’État de droit, à sa partie occidentale, accusée de nier la souveraineté des nations. Ces divergences soulignent les défis auxquels l’Union Européenne doit faire face pour assurer l’unité et la cohésion au sein de ses États membres. La gestion de cette crise a mis en évidence les divisions entre les états membres qui est le résultat d’une Europe incapable de jouer un rôle significatif dans les différents conflits mondiaux.







Dans une Europe Multipolaire, la Russie a-t-elle sa place ?
Le découpage du monde est fait avec une nouvelle vision, une vision systémique qui contrairement à la vision géopolitique qui a tendance à se concentrer sur les interactions entre les États et les acteurs internationaux, l’analyse systémique examine les relations et les interdépendances entre les éléments du système d’une nouvelle Europe.
L’émergence d’un grand marché intérieur de près de 500 millions de consommateurs, porté à près de 800 millions après l’élargissement de l’Europe avec la Russie, pourrait donner un formidable coup d’accélérateur à la croissance européenne qui est en partie contrecarrée par le vieillissement de sa population. L’intégration de la Russie dans une Europe Unipolaire est impossible, mais dans une Europe Multipolaire elle peut trouver sa place, ce qui risque demain de devenir une réalité si l’Occident anti-mondialiste l’emporte. La Russie possède des ressources naturelles abondantes, notamment dans le domaine de l’énergie, et elle pourrait devenir un partenaire commercial et énergétique majeur pour les pays européens. Une intégration économique plus étroite pourrait stimuler les échanges commerciaux et les investissements, bénéficiant ainsi aux deux parties. Son ajout à l’Europe pourrait augmenter la taille, la puissance économique et l’influence géopolitique de l’Union européenne, renforçant ainsi sa position sur la scène mondiale. Cela permettrait aussi de sortir de l’OTAN puisque la Russie ne serait plus un ennemi et rendrait l’Europe indépendante de l’Amérique. Les relations plus étroites pourraient contribuer à résoudre les différends régionaux, tels que ceux en Ukraine ou en Géorgie, par le biais du dialogue et de la coopération. Mais il existe aussi des inconvénients car la Russie a une histoire et une culture différentes de celles de nombreux pays européens, ce qui pourrait entraîner des différends politiques dans une Europe actuelle Unipolaire. Les valeurs démocratiques et les normes européennes pourraient ne pas être totalement compatibles avec celles de la Russie, mais le temps et le financement permettrait de gommer les différences. Bien que la Russie ait des ressources naturelles importantes, elle fait également face à des défis économiques et à des problèmes de gouvernance.
Ce découpage géographique de l’Europe serait facilité par la mise en place d’une gouvernance mondiale constituée de cinq zones géographiques composés d’états nationaux, le réseau central permettant la coordination mondiale des cinq zones dont l’Europe. L’objectif serait de favoriser la communication, la confiance, les partenariats, régler les conflits, le développement économique et les échanges commerciaux tant au sein de chaque zone qu’entre les zones.

Hervé AZOULAY : Ingénieur du Conservatoire National des Arts et Métiers, a été dirigeant dans de grands groupes internationaux dont INTEL et SCHNEIDER ELECTRIC, intervenant au CNAM, Sciences Po, HEC, IMSG Genève, à Renmin et Xi’an en Chine, il est Professeur à la Silk Road Business School (SRBS).

